Un trésor historique, au cœur du Marais

Le Village Saint-Paul se cache au cœur du Marais historique de Paris, entre la rue Saint-Antoine et la Seine. C'est un véritable village, havre de paix et de tranquillité. Cet ensemble de bâtiments constitue un dédale piétonnier accessible par de petits passages sous les arches, à proximité immédiate de l'Eglise Saint Paul.

 

・RETOUR EN 633 ・

 

La rue Saint-Paul n’est encore qu’un chemin, qui rallie la berge au cimetière nouvellement conçu par Saint-Eloi pour les religieuses du monastère, qu’il vient de fonder dans l’île de la Cité. En raison de sa situation, hors les murs de la ville, la chapelle attenante prend le nom de « Saint-Paul-des-Champs ».

XIIIe - XIVe

Vers 1200, Philippe-Auguste décide la construction d'une enceinte pour protéger la ville. La zone du Marais reste alors en lisière du Marais fortifié. Sa situation « périphérique » séduit le futur roi Charles V, désireux de quitter les solennités du Louvre, qui entreprend dès 1360 d'y installer un hôtel royal : l'Hôtel Saint-Paul, dans l'espace compris aujourd'hui par les rues Saint-Paul, Saint-Antoine, du Petit-Musc et les quais. Davantage qu'un palais, l'hôtel se compose d'une agglomération de maisons au milieu de jardins.

L'actuelle rue des Lions-Saint-Paul tient son nom de la ménagerie royale de Charles V, où l'on pouvait admirer, dit-on, les premiers lions vus en Europe. Charles V fait également bâtir une nouvelle muraille et, cette fois-ci, le quartier du Marais est intégré à la ville, à l'ombre de la prison de la Bastille. Courtisans, marchands et ouvriers s'installent alors autour de la demeure royale et le nombre d'habitants croît considérablement.

XVIe - XVIIIe

Cent ans plus tard, l'Hôtel est démantelé et vers 1550, des rues sont percées sur son emplacement. C'est ensuite Henri IV qui donne ses lettres de noblesse au quartier : la place Royale (notre actuelle place des Vosges, achevée en 1612) constitue désormais le cœur d'un quartier loti de nombreux hôtels particuliers décorés par les meilleurs artistes du temps.

Mais la Révolution française marque la fin de l'âge d'or du Marais : les hôtels sont pour la plupart abandonnés, vendus ou saisis. L'église Saint-Paul ne survit pas à la Révolution et les paroissiens migrent vers la rue Saint-Antoine voisine.

XIXe

Au XIXème siècle, la sociologie du Marais est grandement remodelée et le quartier devient un quartier de travailleurs. Les hôtels sont transformés, les appartements découpés, les cours s'encombrent d'ateliers d'artisans, les façades sont anarchiquement rehaussées.

Au lendemain de la première Guerre mondiale, on délimite dans Paris 17 zones déclarées insalubres. L'actuel Village Saint-Paul est englobé dans un quadrilatère de 14 hectares, de la place Baudoyer à la rue Saint-Paul et de la Seine aux rues François-Miron et Saint-Antoine, désigné sous le nom d'îlot insalubre n°16.
Toute la partie ouest de la rue Saint-Paul est menacée de destruction pure et simple. Attirés par les faibles loyers malgré l'exiguïté des appartements et leur vétusté, de nombreux habitants d’origine modeste s’y sont installés.

XXe

En 1941, la préfecture de la Seine, dont les pouvoirs avaient été renforcés par le régime de Vichy, mène une opération d'expropriation d'envergure dans l'îlot 16 ; les expulsions sont violentes et l'opération tragiquement complétée par les départs sans retour de nombreux habitants juifs du quartier.

À la Libération, la problématique du relogement impose une réhabilitation rapide d'appartements dans le périmètre ; en 1962, la loi Malraux vient au secours du Marais, qui devient un « secteur sauvegardé » ; le quartier Saint-Paul est donc préservé. À de rares exceptions près, le bloc d'immeubles compris entre les rues de l'Ave Maria, des Jardins-Saint-Paul, Charlemagne et Saint-Paul échappe à la démolition et bénéficie d'une opération de curetage : on dégage les surélévations et les constructions à l'intérieur des bâtiments, pour donner naissance au début des années 1980 au « Village Saint-Paul ».

XIIIe - XIVe

XVIe - XVIIIe

XIXe

XXe

 

・UN VILLAGE DANS LA VILLE ・

 

Le village Saint-Paul est aujourd’hui comme un petit marché caché au coeur du Marais proposant une grande diversité de produits : meubles et déco, jeux et jouets, antiquités/brocante, restaurants… Le Village Saint-Paul abrite aujourd’hui plus de 40 boutiques de designers, antiquaires et galeristes, dont vous pourrez pousser les portes tous les jours, y compris le dimanche.

 

Certaines échoppes se cachent plus que d’autres, et il vous faudra entrer dans les petites cours pavées du village pour les dénicher. C’est l’endroit où il faut être pour une session shopping originale et de qualité, notamment pour tout ce qui concerne la maison : mobilier, luminaires, objets d’art, décorations… Il y en a pour tous les goûts !

 

Le village Saint-Paul a su garder au fil du temps une atmosphère calme et authentique, dans laquelle il est très agréable de flâner.  Ce quartier insolite à l’atmosphère de village vous fera oublier que vous êtes au centre de Paris.

・UNE ARCHITECTURE À PRÉSERVER  :  extraits d’un discours d’André Malraux à l’Assemblée Nationale le 24 juillet 1962・

La notion de patrimoine a subi une évolution profonde. Au siècle dernier, le monument, l’édifice, était protégé comme une statue ou un tableau. Mais les nations ont découvert qu’en architecture, un chef-d’œuvre
isolé risque d’être un chef-d’œuvre mort : entouré de gratte-ciel il n’appartiendrait qu’à l’archéologie.
Si nous laissions détruire ces vieux quais de la Seine semblables à des lithographies romantiques, nous chasserions de Paris le génie de Daumier et l’ombre de Baudelaire.

Sur la plupart de ces quais au-delà de Notre-Dame ne figure aucun monument illustre. Ils sont les décors privilégiés d’un rêve que Paris dispensa au Monde, et que nous voulons protéger à l’égal de nos monuments.

 

La façade intacte d’une maison ancienne appartient à l’art, mais l’intérieur intact de la même maison appartient plus souvent au taudis qu’au musée. Sauvegarder un quartier ancien, c’est à la fois en préserver l’extérieur et en moderniser l’intérieur, conserver notre patrimoine et améliorer les conditions de vie et de travail. Et pas nécessairement au bénéfice du luxe.  L’un ou l’autre peut sembler simple, l’un et l’autre s’avèrent difficiles.

 

Les problèmes posés par le quartier du Marais le montrent du reste. On pourrait dire : pourquoi tenir tant au passé? Nous savons mal pourquoi nous tenons à notre passé, mais nous savons bien que nous y tenons.

Dans notre civilisation, l’avenir ne s’oppose pas au passé, il le ressuscite. Pour la première civilisation qui n’ait encore su créer ni ses propres temples, ni ses propres tombeaux, soyons ceux qui lui feront du moins le don réel de son propre passé.

 

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